La face cachée du Sphinx
Zahi Hawass, une figure endémique de l’imposture intellectuelle
En Égypte, pendant les années qui ont précédé la révolution, rien n’a été possible sans l’aval de Zahi Hawass. Pas une autorisation de fouilles qui ne soit passée par les mains du tout-puissant égyptologue. Même des investigations non destructives et des demandes d’échantillons microscopiques se sont vu opposer veto irrévocable parce que le résultat des analyses risquaient de réfuter les thèses défendues par le bouillant archéologue.
Le documentaire de Barney Revill réalisé en 2008 et récemment rediffusé sur France 5 ( La face cachée du Sphinx - Vidéo Dailymotion ) n' a pas échappé à l'emprise du vieux mandarin : l’omniprésent docteur ouvre le débat et le clôt, péremptoirement, avec l’arrogance simplificatrice et la mauvaise foi qui le caractérisent.
Pour défendre une thèse « officielle » obsolète, il écarte d’un revers de main données géologiques et archéologiques irréfutables, argue à grands cris de l’impossibilité d’établir des mesures comparatives élémentaires, flatte vilement les membres de l’équipe de télévision, se pavane sur le dos du sphinx et nie ce qu’un enfant remarque au premier coup d’œil, à savoir que la tête du Sphinx est trop petite par rapport au corps…
Il est vrai que le réalisateur la joue subtile, donnant habilement la parole aux opposants sans jamais prendre de front le potentat local aveuglé par la vanité[1].
Bilan : à la tête du Conseil suprême des Antiquités égyptiennes, le secrétaire général Zahi Hawass pourra se vanter d’avoir accompli en quelques années ce que personne avant lui, pas même les voleurs d’antiquités, n’avait réussi en plus de deux cents ans : discréditer sa spécialité aux yeux du monde entier, entraver gravement la recherche archéologique et fausser le débat sur plusieurs questions fondamentales.
Sans parler du soupçon qui pèse désormais sur l’intégrité intellectuelle de ceux qui lui ont décerné son diplôme…
Roland Dormans
[1] Le documentaire serait même bon, s’il n’était alourdi par des interludes fictionnels répétant jusqu’à la nausée les mêmes plans de pseudo-pharaons hagards et de sculpteurs ridiculement « empagnés »…
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