Dards d\'Arts

"L'amour c'est l'infini à la portée des caniches" Louis-Ferdinand Destouche dit "Céline"

Roland Dormans

 

Où je réponds à une brève intervention critique d'Annick Durafour au début d'une vidéo publiée par la chaîne YouTube Le Petit Célinien (entre 3’58"" et 4’38").

 

À Annick Dure de la feuille.

T’as rien pigé, Annick. Céline précurseur des hippies ? de mai 68 ? Écrivain pour ado en révolte ? Monumentale connerie. Va falloir te récurer les portugaises. C’est un vieux soixante-huitard qui t’cause, le Ferdine l’a foutrement déniaisé, purge salutaire et pas qu’un peu.

Qu’est-ce qu’ils bavaient nos copains de 68 ?

« Faites l’amour et pas la guerre. » En voilà une jolie formule ! Et intelligente en plus, tandis que : « L’amour c’est l’infini à la portée des caniches. », Annick Dure de la feuille, elle, elle trouve ça idiot, na ! Annick ? M’enfin… À 67 piges et des poussières, toujours dans la cour de récré ? Déjà que dans une autre vidéo de cette série (4/5), tu accuses Céline d’avoir dénoncé le poète Charles Cros, mort en 1888… 6 ans avant sa propre naissance, plus de 50 ans avant le début de la seconde guerre mondiale…  Il faut à tout prix se ressaisir, mon petit.

1932. « L’amour c’est l’infini à la portée des caniches. » Creusons un peu :  en premier, la queue de la phrase et du caniche.

C'est qu'ils sont fortement portés sur la chose, les caniches : « Il l’a niquée comme un chien en rut. » Et ce rigolo de Céline d'écrire « caniches » pour « êtres humains »...  Caniche, précieuse ridicule des races canines, ni chien de berger, ni berger allemand. Tu suis Anniche, pardon, Annique, heu, Annick ? Vrai qu'il y a « niche » dans « caniche ».  Nous autres, pauvres humains, si, toi aussi, Annick, ne frétillons de la queue qu’à la niche, salivons à la simple vue de la laisse quand le maître nous accorde le tour du pâté de maisons. Niche, espace réduit, sans fenêtre, gamelle, anneau d’acier, chaîne... À des années-lumière de l’infini.

Tout de même, Céline le dit à notre portée, même pour toi, mais siiii !  Sauf qu’une laisse... au mieux dix mètres de portée.

Portée , précisément. Nous avons bien compris déjà, toi aussi Annick, ne joue pas avec mes pieds, qu’il faudra la rompre la chaîne, sortir de nos pantoufles de chienchien à sa mémère pour espérer l’entrevoir, l’infini. « Portée », le sésame ! Ne me fixe pas avec cet air de chien battu, Annick ! Concentre-toi. Au dico, trois sens, un dans le champ lexical canin. Il aimait les animaux, Louis-Ferdinand, une chienne, entre autres. Non, pas ce que tu crois. Ce qui l'avait touché ? L'amour pour sa portée de chiots, jusqu’au sacrifice de sa propre vie. Tu commences à saisir, Annick, ton humânerie ? Ta laisse t'étrangle, son nom est suffisance.

Musical, le troisième sens : cinq lignes, portée des notes qui tant ravigotent nos écoutilles. T'entends la musique, Annick ? Alors, entre en silence dans les résonances, écoute... un seul son suffit, constellé d’harmoniques.... et tu vis l’infini. Si ! Anneke, informe-toi : l'acoustique, un son, une infinité de partiels. Mais pour la capter la p’tite mélodie de l’ami Céline, il va tout d’mêm’ falloir que tu les ouvres bien grand tes esgourdes. Et j’ai peur qu’avec l’âge…

Bref, il y a une fin à tout. As-tu apprécié ma lecture en tête-bêche ? Mon commencement est ma fin ; ma fin est mon commencement.

L’amour , toujours l’amour, l’Alpha et l’Omega.

Le pire qu’on t' souhaite, Annick ! Parce qu’à te lire, à t’entendre !

Croupirais-tu pas plutôt dans la haine ? La mauvaise, la méchante, celle qui fait surtout mal à soi-même.

Remarque encore. Le mot de Céline n’est pas une « formule », Anneke. Non. Extrait des premières pages du Voyage au bout de la nuit, il poursuivra son chemin, en solo, et que tu le veuilles ou non, c’est désormais un dicton, un proverbe, une maxime, une pensée. Il a atteint une dimension universelle, une portée… oui, dis-le Annick, allez, tu l’as sur le bout de la langue, ne sois pas timide !...  une portéeinfinie

Tu vois, quand tu veux, tu comprends ce que tu lis.

Recommandation… Ne t’en vas pas Annick, c’est aussi pour toi, recommandation, disais-je, pour soulager les personnes prisonnières d’un excès de haine et de ressentiment : 10 minutes par jour, contemplez le splendide tableau du Titien « Amour sacré et amour profane» en écoutant «  Ma fin est mon commencement » du compositeur français Guillaume de Machault. » Résultat garanti dès le premier jour… Content ou remboursé.

 

 



13/02/2022
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